L’Airbus européen de la batterie sur piste
ACC (Automobile Cells Company), fondée en 2020, a inauguré sa première Gigafactory à Billy-Berclau/Douvrin (parc des industries Artrois-Flandres), accélérant la transition européenne vers une mobilité durable et accessible à tous.
« Il faut remonter au 31 janvier 2001 pour retrouver une inauguration industrielle d’une telle envergure dans la région » rappelle, en cours de visite, Xavier Bertrand. « À l’époque, c’est le japonais Toyota à Onnaing qui venait redonner une étincelle à l’automobile dans la région » renchérit le président des Hauts-de-France, heureux de démontrer que « les planètes peuvent encore s’aligner pour créer de l’emploi ». « En 15 jours, avec les 3 intercommunalités, on a su dire oui à Carlos Tavares en mettant sur la table 121 millions d’euros ».
Devant les ministres Bruno Le Maire et Agnès Pannier-Runacher, et les grands patrons de Stellantis (Tavares), TotalEnergies (Pouyanné), Mercedez-Benz (Källlenuis) et ACC (Vincent), Xavier Bertrand se réjouit « d’avoir pris le virage avant d’autres » et d’annoncer « ne pas vouloir s’arrêter aux 3D (Dunkerque, Douai, Douvrin) ».
Cette première Gigafactory, vaisseau-étendard à l’échelle européenne qui représente un investissement de 850 millions d’euros, compte plus de 60 000 m² d’ateliers, avec une première ligne de production d’une capacité de plus de 13 GWh pour atteindre une capacité de 40 GWh en 2030.
« Le bon chemin pour lutter contre le réchauffement »
Le développement d’ACC s’accompagne de la montée en puissance d’une main d’œuvre locale et qualifiée qui contribuera au dynamisme des Hauts-de-France, avec la création d’environ 2 000 emplois directs à l’horizon 2030.
ACC, qui doit équiper à terme 500 000 véhicules électriques par an, est une joint-venture entre Stellantis, Mercedes-Benz et TotalEnergies, au travers de sa filiale Saft à l’origine de la technologie utilisée par ACC. Cette initiative unique est soutenue par la France, l'Allemagne, l'Italie et l'Union européenne « pour contribuer à la protection de la planète et aussi à la réindustrialisation de la France et de l’Europe » selon Yann Vincent, qui fait équipe « avec trois bons équipiers et trois grands Etats. Nous avons trouvé le bon chemin pour combattre le réchauffement climatique ».
Effectivement, pour Xavier Bertrand, ce qui s’écrit avec la vallée de la batterie, « c’est évidemment l’avenir. Une fierté pour les Hauts-de-France, pour la France et pour l’Europe ! ». Avec encore deux autres défis : « le recyclage et le raffinage des produits afin d’avoir toute l’indépendance nécessaire » et aussi et surtout « la formation ».
Effectivement, il faudra former à terme 20 000 personnes, « avec une obligation de résultats ». Pour cela, le comité Grand Artois a déjà mobilisé un réseau constitué des 36 lycées, des 2 IUT et de l’Université d’Artois « pour soutenir les ambitions du territoire ». Une ouverture d’une école d’ingénieurs en génie électrique est annoncée en septembre. Rien de trop pour concourir à la réussite régionale de l’automobile, moyen de transport pour le travail, mais aussi formidable outil de liberté et de plaisir.
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L.M. – Billy-Berclau / Douvrin, le 12 juin 2023