Une usine de frites surgelées… sur l’ancienne friche Flodor
Le groupe belge Ecofrost, fabriquant des frites et produits dérivés de pommes de terre surgelées, a décidé de construire une usine à Péronne. En attendant la production de frites sur site, une première phase d’activités, dite de stockage, débutera fin 2024.
Le groupe belge, dont le chiffre d’affaires 2023 approche les 650 millions d’euros, investit 224 millions d’euros sur l’ancienne friche Flodor (fermée en 2005), accompagné d’un actionnaire local français qui détient 10% du capital. 150 emplois directs et plus de 400 indirects sont évoqués. En Haute-Somme, Ecofrost construit donc une deuxième usine, après celle de Péruwelz, près de Tournai, en région wallonne. Matthieu Lenglet, l’actionnaire français, associé donc aux familles belges Hoflack et Vervaeke, annonce une unité de production identique en matière de capacité de production. « Soit environ 400 000 tonnes de pommes de terre, l’équivalent de 10 000 hectares de cultures » précise l’agriculteur de formation. Les marchés privilégiés sont évidemment la grande et moyenne distribution et la restauration hors foyers.
650 agriculteurs du territoire concernés
Le site, étendu sur 13 hectares, sera approvisionné par 650 agriculteurs du territoire « afin de limiter l’impact carbone et d’accompagner l’économie locale » précise le futur patron d’Ecofrost Péronne. Depuis le 23 mai et la pose symbolique de la première pierre, en réalité la plantation d’un arbre, le chantier est en route. D’ici fin 2024, un premier hall sortira de terre pour stocker et commercialiser les productions belges. La production française débutera à Péronne au premier trimestre 2026. « Nous visons d’abord 100 000 tonnes par an avant une deuxième phase nous permettant, en 2030, d’atteindre 200 000 tonnes » assure Matthieu Lenglet.
« Grâce à cet outil industriel, la souveraineté française alimentaire sera renforcée tout en contribuant à l’amélioration de la balance commerciale française actuellement déficitaire sur les produits surgelés à base de pomme de terre et de purée », ajoute Olivier Maes, responsable HSE Ecofrost. Outre l’aspect social et économique, l’impact du projet est la structuration de la filière agricole grâce à une production 100% française. La limitation de l’empreinte carbone avec la proximité du bassin de production, des voies de communication et notamment du Canal Seine Nord Europe en est une autre. « Le canal est un véritable corridor de développement pour la région. Nous avons fait le bon choix de choisir Péronne » affirme le co-fondateur français qui reconnaît toutefois avoir vécu « trois années très difficiles pour monter ce projet mais aujourd’hui, on est là ! ». A la grande satisfaction également de la Communauté de communes de Haute-Somme et de son président, Éric François, qui voit – enfin – le rideau du site de la Croisette se lever.
Découvrez l'ensemble du contenu de notre magazine en cliquant ici.
L.M. – Péronne, le 25 juin 2024