Dans votre dernier numéro...
Bollaert-Delelis vendu, mais pas lâché !
La cession du stade Bollaert-Delelis par la ville de Lens au Racing club de Lens est un accord gagnant-gagnant. Les deux parties sont unanimes. Sylvain Robert, le vendeur au nom de la Ville, et Joseph Oughourlian, l’acheteur au nom du RCL, avaient le sourire à l’issue du conseil municipal du 21 mai. Une séance qui restera dans les anales de l’histoire de la Ville, des élus, des dirigeants, des supporters et de tous ceux qui ont fait vivre cette enceinte depuis des années et des années.
Dieu sait qu’il est « vieux » notre stade aux quatre angles ouverts, un souhait appuyé de l’ancien maire André Delelis « pour que la pelouse respire ». Malgré le poids des ans, le RCL s’en est porté acquéreur… Le club sang et or, qui bénéficiait d’un bail emphytéotique depuis 2002, devient donc propriétaire de l’enceinte qu’il occupait depuis 1934 (1) pour la somme de 27 millions d’euros.
Déjà au milieu des années 2000, Gervais Martel aurait bien voulu réaliser la transaction mais la descente en L2 en mai 2008 et la frilosité du maire de l’époque, Guy Delcourt, ont précipité l’échec du projet. Moins de vingt ans plus tard, « le mariage de raison et de passion », pour reprendre les propos de Benjamin Parrot, nouveau directeur général du RCL, a bien lieu. Pour Sylvain Robert, c’est même « un accord gagnant-gagnant ».

Le stade a été vendu, pas lâché ! A un moment où les dotations d’État baissent comme neige au soleil, c’est une rentrée d’argent providentielle pour le maire PS et une source de revenus supplémentaires pour le président lensois, confronté à une inévitable crise des droits télé.
Cette transmission de ce bien, « appartenant au domaine privé car bordé et clôturé » a rappelé Sylvain Robert au groupe RN qui a voté contre la cession (2), s’inscrit dans le respect de l’histoire, des valeurs et de l’identité profonde de ce lieu emblématique de l’Artois.
« L’histoire du Racing, c’est l’histoire de Lens est inversement. L’imbrication est totale » estime Joseph Oughourlian. « Il n’y a pas eu discussion pour s’entendre sur un engagement du maintien du nom Bollaert-Delelis durant 20 ans » a confié le président lensois. Comme sur le maintien d’une politique tarifaire modérée car le même veut « que le Racing reste un club populaire ». Devenu propriétaire, le club pourra engager dès cet été des travaux dans les vestiaires.
Travaux d’un côté, baisse d’impôt de l’autre
L'acquisition offrira au RCL une pleine maîtrise de ses infrastructures et renforcera la solidité du projet en cours. Bollaert-Delelis va évoluer, sans jamais perdre son âme. « Dès cet été, aussi, nous lancerons les premiers travaux pour améliorer l’accueil et l’expérience des supporters (une fan zone) : parvis, coursives, espaces de vie… » ajoute le boss des sang et or, qui n’élude pas à plus long terme des investissements plus lourds (restaurants, boutiques, musée, hôtel…). « On s’inscrit donc sur le long terme » a rassuré Joseph Oughourlian.
Même attitude posée et rassurante du côté de la municipalité qui va recevoir un chèque de 27 millions d’euros (cf. ci-dessous). « Cette rentrée d’argent permettra de baisser la taxe foncière de 5% dès 2026, de baisser le tarif des repas de cantine, de renforcer la police municipale et d’accélérer certains investissements ». Le maire annonce également une transformation de la place Jean-Jaurès et du boulevard Basly (projet reporté ces dernières années) et des opérations d’amélioration environnementale des bâtiments anciens, d’embellissement et de rénovation des écoles.
Autant d’actions concrètes au bénéfice direct des habitants…
(1) La ville Lens a racheté le stade Bollaert pour le franc symbolique aux Houillères, en 1974.
(2) Par la voix de son chef de file, Bruno Clavet, le RN a annoncé qu’il déposerait un recours au tribunal administratif.

POURQUOI UNE VENTE À 27 MILLIONS D’EUROS ?
Le service des Domaines a estimé le stade à 54,9 millions d’euros. Alors comment les deux parties ont-elles pu conclure à 27 millions d’euros ? Eh bien, la Ville a souhaité encadré l’opération avec des engagements ferme du club et actés :
✔ Garantie de garder le nom Bollaert-Delelis pour 20 ans : 6,5M€
✔ Droits résiduels du bail emphytéotique administratif : 8,4M€
✔ Reprise des prêts contractés pour l’Euro 2016 par la Région et remboursés par le club : 10,1M€
✔ Décoté liée à l’illiquidité du bien : 2,8M€
Découvrez l'ensemble du contenu de notre magazine en cliquant ici.
L.M. – Lens, le 29 mai 2025