Mag Arras N°68

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Des robes pour l'éternité

Passionnée de couture et de création depuis toujours, Sylvie Facon a décidé de franchir le pas en 2009. à l’aube de ses 50 ans, cette ancienne travailleuse sociale a créé son atelier, chez elle, à deux pas de la grand-place d’Arras. entre robes de mariée et de soirée, que ses clientes lui commandent dans le monde entier, cette styliste multiplie les audaces qui font de chaque réalisation une oeuvre d’art à part entière.

A l’ombre du beffroi, rue du Presbytère Sainte-Croix, Sylvie Facon fait ses ajustements. Dans son atelier des Dentelles du Presbytère, nom de sa petite entreprise, la styliste arrageoise travaille actuellement sur trois robes. Sur la table, dentelle de Caudry de chez Jean-Bracq – « de Calais-Caudry », précise-t-elle pour être exacte –, soierie, tulle et fil invisible s’imposent pour offrir une sensation de légèreté à ses créations. Notre hôte fait vivre ses idées, et assemble ses motifs selon les thèmes définis.

« Je ne suis pas une couturière ! »

Elle découpe aussi, brode, peint, casse et colle, tout en multipliant les clins d’oeil, tantôt à sa région et sa ville d’Arras, tantôt à des objets qu’elle déstructure. Et auxquels elle offre une autre perspective. « Je ne suis pas couturière, coupe-t-elle d’emblée. Une couturière est à vos ordres, il n’y a pas de notion de création. Moi, je fais tout de A à Z, du croquis jusqu’au dernier point. J’ai une façon de travailler bien à moi, avec un univers bien à moi, et si on vient me voir, c’est parce qu’on aime mon travail. On ne peut pas me demander de faire une robe où il y a zéro déco, je ne vais pas me régaler, et ce n’est pas mon truc. »

Ce qui n’empêche pas cette créatrice qui fourmille d’idées, d’être attentive à ses clientes, qui pour la plupart vivent à des milliers de kilomètres de la ville atrébate. « Certaines se déplacent, mais pas toutes, et je suis très touchée par la confiance que l’on me fait. Désirer une robe sans pouvoir l’essayer, qui vaut un certain prix, est assez unique… »

« Je m’adapte à mes clientes »

Irlandaises, Allemandes, Américaines surtout, mais également Françaises, elles sont nombreuses à tomber amoureuses des réalisations de Sylvie Facon. Et à vouloir se faire plaisir au moins une fois dans leur vie. « A partir du moment où on me laisse travailler comme je l’entends, je vais complètement m’adapter à mes clientes, poursuit la même. Je demande des photos d’elles dans une robe moulante, de face, de côté, de dos, elles doivent remplir un tableau de mesures bien précises. Et puis je fais à la robe une fermeture par laçage, ce qui permet de jouer sur une taille. »

Sylvie Facon raconte des histoires, met en scène ses créations. Ses mannequins lui tiennent compagnie, son chat également ! « Il y a quelques années, je cherchais un moyen d’expression un peu original. J’aimais peindre, j’aimais le relief, j’aimais les matières féminines, et j’aimais broder, mais je ne trouvais pas un support qui me plaisait, développe-t-elle. Ça a commencé comme ça, par des petites peintures sur des bustes, c’est d’ailleurs resté le point d’orgue des robes que je peux faire. C’est toujours cette zone-là qui est la plus intéressante. C’est la partie la plus travaillée, celle qui détermine la robe. »

Un héron en vol !

Au triptyque de mesures poitrine-taille-hanche, l’Arrageoise adapte également la hauteur de buste. « On peut faire du 36 et 1,80 mètre ou faire du 36 et 1,50 mètre. Du coup, je peux intervenir sur la silhouette, et resculpter la taille », complète-t-elle. Ensuite ? Sylvie Facon officie, en donnant cette impression que les fleurs tiennent à même la peau. « Ma dernière cliente m’a demandé un héron en vol, je lui ai brodé un héron en vol. Ce sont des dizaines et des dizaines d’heures de travail, entre 200 et 350. »

Parallèlement à ses commandes, elle multiplie les défilés et les événements. Jusqu’au 18 juin, au pôle de la porcelaine, à Mehun-sur-Yèvre, près de Bourges, elle présente 18 robes choisies parmi une collection qui compte près de 80 pièces, dans le cadre de l’exposition Fleurs, dentelles et autres merveilles. « Quel que soit mon volume de commandes – une vingtaine en 2022, déjà une dizaine en mars 2023 –, je trouve toujours un moment pour créer sur des thématiques que je suis la seule à définir ».

► Site web : sylviefacon-creatrice.fr

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Arras, le 22 mai 2023