Soleils noirs enfin dans la lumière
Mardi 23 juin – Lens
Poétique et sensorielle, l’exposition Soleils noirs offre une rencontre inédite avec 180 chefs-d’oeuvre croisant les époques et les disciplines, entre peinture, mode, arts décoratifs, cinéma et installations. Des œuvres de Velázquez, de Ribera, Delacroix, Courbet, Manet, Kandinsky, Matisse, Malevitch, Reinhardt, Hirst, Botticelli, Véronèse, Rodin, Soulages côtoient des pièces des créateurs Jeanne Lanvin et Yohji Yamamoto, ainsi que des œuvres antiques de la Grèce ou de l’Égypte.
Empreint d’une dimension sociale forte, symbole de puissance, couleur de l’élégance comme de l’austérité, « le noir répond à des codes dont s’emparent la mode et les artistes » explique Marie Lavandier, directrice du Louvre-Lens. « Le noir devient aussi la couleur emblématique de l’industrialisation des sociétés occidentales, du passé minier et de ses traces noires aux infinies nuances ».
Raconter le territoire
Derrière cette histoire de l’art poétique et audacieuse se joue une autre histoire. Celle des veines de charbon sur lesquelles est implanté le Louvre-Lens, celle de ce bassin minier encore meurtri par l’exploitation houillère. Marie Lavandier, Juliette Guépratte et Luc Piralla, les trois commissaires de l’exposition, inventent ici, au coeur du musée lensois, une autre manière de raconter ce territoire et de faire de l’histoire de l’art, accessible à tous et à chacun.
D’emblée, l’exposition immerge le visiteur dans une expérience du noir familière grâce aux représentations artistiques de thématiques omniprésentes dans l’histoire de l’art, comme la nuit et son ciel noir. « À la fois couleur de tous les commencements, de l’infini, de l’intemporel mais aussi celle de la mort et de l’ignorance, le noir forme un élément structurant mais ambigu de la représentation du sacré. Il suscite la crainte comme la fascination, tous deux ferments du sentiment mélancolique cher aux artistes pour révéler dans leurs créations la beauté et la sensualité de cette couleur » commentent les commissaires de l’exposition, retardée par le confinement et finalement prolongée jusqu’en janvier 2021.
Au fil du 20e siècle, le noir s’affranchit au point de devenir une substance plastique sans cesse interrogée, comme en témoignent aujourd’hui les œuvres de Pierre Soulages. Inspirée du terril plat sur lequel repose le Louvre-Lens, l’exposition rend aussi hommage au passé minier dont les images sont dominées par le charbon et ses traces aux infinies nuances.
✔ Jusqu’au 25 janvier 2021. Tous les jours de 10h à 18h, sauf le mardi.
Entrée gratuite jusqu'au 30 juin 2020. Rue Paul-Bert à Lens.
Renseignements au 03 21 18 62 62 ou sur www.louvrelens.fr.
✔ Le parc est accessible tous les jours, de 7h à 21h.
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LM – Lens, le 23 juin 2020