Une tempête industrielle
Entre Nestlé et Tereos, le ministre de l’Industrie s’est rendu à deux reprises, en moins de 15 jours, dans le Cambrésis face à la tempête économique qui balaye le territoire. Dernier déplacement en date, le vendredi 31 mars, au lendemain de l’annonce de la fermeture de l’usine Buitoni à Caudry.
Le ministre Roland Lescure s’est exprimé à la suite de plusieurs réunions en sous-préfecture de Cambrai avec le président de Région, les élus locaux et les délégations syndicales de ces deux sites industriels. Pas de miracles pour le moment mais de la détermination et de la transparence.
Buitoni, en quête d’un repreneur
« Nous devons trouver un repreneur. Je m’y engage, Nestlé aussi. Ils ont une obligation de résultat. La société de production alimentaire de Caudry, la SPAC, existait avant Nestlé, elle existera après Nestlé. Le travail des semaines et mois à venir est d’identifier et de trouver des entrepreneurs pour reprendre cette usine de manière à ce que les salariés puissent retrouver une activité normale sur ce site. L’Etat est prêt à accompagner ce repreneur dans ses investissements. J’ai confiance et espoir » affirme Roland Lescure.
Lors du CSE organisé le 30 mars, après l’annonce de la fermeture, Nestlé s’est engagé à verser le salaire des 130 salariés jusqu’au 31 décembre 2023. « Insuffisant » pour Xavier Bertrand, « les salaires doivent être versés tant qu’il n’y a pas un repreneur solide ».
Tereos, une fermeture inéluctable ?
« La communication n’est pas rompue mais je veux être très clair : si Tereos ferme le site d’Escaudoeuvres, je romps toutes les discussions sur les subventions liées à la décarbonation dont pourraient bénéficier les sites de Tereos, tant que chaque salarié d’Escaudoeuvres et ses sous-traitants n’auront pas de solutions. Les agriculteurs, les logisticiens, les intérimaires, etc… C’est tout cela la responsabilité de Tereos aujourd’hui » argumente le ministre.
Le groupe coopératif sucrier français avait annoncé le 8 mars dernier, son intention de fermer sa sucrerie d’Escaudoeuvres face à la baisse des volumes de betteraves traités dans cette usine. Le PSE (plan de sauvegarde de l’emploi) est lancé. 123 emplois directs sont concernés.
Un rebond industriel espéré
Roland Lescure confirme de nouveau que le territoire est au cœur de la préoccupation. « L’État va accompagner à hauteur de 3 millions d’euros le territoire du Cambrésis pour sa redynamisation industrielle, Nestlé s’engage à hauteur de 5 millions maximum, 1 euro Nestlé pour un euro public. A quoi cela va servir ? Nous mettons en place sous l’autorité du préfet un groupe de travail avec les élus locaux afin d’élaborer ensemble un plan d’action. Je souhaite que d’ici cet été nous ayons un plan très clair sur la manière dont on va redynamiser ce territoire industriel : quels types d’industries va-t-on aller chercher, quels types de formations va-ton mettre en place ? »
Depuis la visite du ministre, la mobilisation des salariés ne faiblit pas. Elle se poursuit sur les deux sites.
Découvrez l'ensemble du contenu de notre magazine en cliquant ici.
M.J. – Cambrai, le 25 avril 2023