Mag Lens-Liévin N°95

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Dominique Malbranque : "On a beaucoup misé sur la convivialité"

C’est l’histoire d’un sauvetage ! Celui du BC Liévinois, place forte du basket dans le bassin minier, qui accueille actuellement en N2 600 spectateurs à domicile. Mais en 2012, à la suite d’un dépôt de bilan, le club – Liévin Basket 62 –, alors pensionnaire de N1, a bien failli disparaître. Dominique Malbranque, simple spectateur et amateur éclairé, a repris le flambeau, alors que rien ne le prédestinait à embrasser cette fonction. Hormis peut-être ses connaissances juridiques liées à sa profession. Aujourd’hui, cet ancien footballeur de métier fête ses 10 ans de présidence.

Pourquoi avez-vous décidé de prendre la responsabilité du club en 2012 ?

« J’habitais à côté, je venais de temps en temps, invité par l’ancien président, et je trouvais l’ambiance très sympa. Moi qui vient du football, je ne connaissais pas du tout le basket, et j’ai découvert une discipline attrayante. Je me suis pris au jeu, à tel point que j’avais décidé de rentrer dans la structure du Liévin Basket 62. Mais avec le redressement judiciaire et la liquidation, c’est tombé à l’eau. Alors, pourquoi ne pas participer à la reconstruction ? »

Qu’est-ce qui a fait que vous avez accroché ?

« L’ambiance ! J’ai adoré ! Il y a 600 personnes à la halle Vézilier ! Ici, c’est spécial, quand vous rentrez dans la salle, vous sentez que ça pue le basket. Du temps de la N1, il y avait de beaux matches, c’était le vendredi soir, ça faisait une sortie familiale. »

Mais de là à reprendre la présidence…

« Oui, le goût du challenge aussi ! On se dit qu’on va apporter sa petite pierre à l’édifice, avec les bénévoles, et réussir quelque chose. Le club, pour survivre, avait besoin de bonnes âmes et d’un coup de main. Et si l’équipe professionnelle passait à la trappe, il y avait tout de même 280 licenciés au club qui voulaient continuer à jouer. Pour ces jeunes, il fallait faire quelque chose. »

C’est-à-dire ?

« En fait, on a eu dix jours pour créer une nouvelle association, déposer les statuts et faire la demande officielle des droits sportifs du Liévin Basket 62 à la Fédération. Nous avions des U15 et des U18 élite qui disputaient le championnat de France. Pour l’anecdote, je me souviens de leur premier déplacement au Mans… Un papa qui travaillait à la SNCF, a pu sortir des billets pour tout le groupe pour 600€. La mairie nous a aidés et nous aide toujours. Quand vous redémarrez en Prénationale, vous ne recevez rien de la communauté d’agglo, du Département et de la Région. »

Il a fallu aussi redessiner des objectifs ?

« Ce qu’il faut savoir, c’est qu’au départ, on n’avait pas un rond. Il a fallu racheter des ordinateurs, des ballons, pas mal de choses. Comme on n’avait pas de sous en caisse, je suis allé taper aux portes des copains chefs d’entreprise. Avec les dirigeants, on avait fixé une montée en N3 en trois ans, pareil pour la N2, et on a tenu nos objectifs. Petit à petit, on a créé des animations, on a ouvert notre boutique les soirs de match pour développer le merchandising. On a beaucoup misé sur la convivialité, c’est ma façon de fonctionner. J’ai fait en sorte que la Prénationale joue le samedi soir. Et le public est revenu. Ici, après le Racing, c’est un des rares clubs du bassin minier qui ramène autant de monde. »

Ça fait cinq ans que le club est remonté en N2, jusqu’où peut-il aller ?

« La N1, financièrement, c’est trop compliqué, le fossé est énorme. Déjà, en N2, nous sommes un des plus petits budgets. Pour tenir la route à l’étage au-dessus, il faut entre 900 000 et 1 million d’euros. On est toujours à la chasse aux sponsors. Ces deux dernières saisons, avec le Covid, ça n’a pas été simple. Mais j’ai la chance d’avoir des partenaires qui me suivent, c’est ça qui est extraordinaire, et la plupart sont devenus des amis. Les soirs de match, on reçoit quand même près de 120 VIP. »

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Liévin, le 4 avril 2022