15 ans de disette effacés
Dans un stade Bollaert bouillant et à guichets fermés, le Racing club de Lens s’est imposé face au voisin lillois à l’issue d’un match serré, mais émaillé à la pause par des incidents assez violents entre supporters des deux équipes. Un succès esquissé à l’entame du dernier quart d’heure grâce à un but de son international polonais Przemyslaw Frankowski.
15 ans, même un peu plus, que les Sang et Or ne s’étaient plus imposés dans un derby au stade Bollaert. Les joueurs de Franck Haise ont rompu le charme ce weekend en dominant le LOSC. Un seul but dans cette partie qui a pourtant bien failli ne pas aller à son terme, quand, à la mi-temps, des incidents entre supporters des deux camps sont venus ternir le bon déroulement de ce rendez-vous très attendu. Trop sans doute. Après plusieurs rappels à l’ordre du speaker du stade, les débats ont tout de même pu reprendre avec une bonne demi-heure de retard. Si dans les tribunes, l’ambiance est forcément descendue d’un cran, en tout cas en début de seconde période, lorsque les CRS ont pris position au bord de la pelouse, le long de la tribune Marek, les joueurs, eux, sont revenus avec les mêmes intentions.
« Un groupe resté dans sa bulle »
« C’est vrai que la pause a duré un peu plus longtemps que d’habitude, mais on ne s’est pas focalisé sur ce qu’il se passait », a résumé le gardien lensois Jean-Louis Leca, auteur d’une triple parade déterminante après l’heure de jeu. « Ce soir, l’état d’esprit sur le terrain a été plus qu’exemplaire, a poursuivi le portier corse. Les deux équipes se sont respectées, et ont montré les valeurs du Nord et du Pas-de-Calais. L’an dernier, ça a souri pour eux, cette année, c’est pour nous. Ce soir, je veux surtout retenir que ça faisait 15 ans que Lens n’avait pas battu Lille, pas les chamailleries entre supporters ! »
De son côté, Franck Haise, moins démonstratif que ses joueurs au coup de sifflet final, mais pas moins heureux, est revenu pour sa part sur le sentiment qui l’habitait à l’issue de ce succès face aux Dogues. Il a insisté sur le fait que son groupe était « resté dans sa bulle » pendant cette mi-temps à rallonge, et « focus » sur ses objectifs. « Je pense que pour battre le champion de France, il fallait avoir beaucoup de maturité dans notre jeu, dans notre expression défensive et offensive, et je trouve qu’on a largement répondu présent », a-t-il souligné.
« Ce groupe est une famille ! »
Preuve de l’enjeu de ce match et de son résultat, bien audelà des trois points pris lors de cette huitième journée, c’est la présence de Seko Fofana et ses partenaires sur la pelouse de Bollaert, longtemps après le coup de sifflet final, pour communier avec des supporters aux anges. Yannick Cahuzac pouvait entonner avec le kop, micro en main, « olélé, olala, mais qu’est-ce qu’il s’est passé ? On les a chicotés… ».
« C’est une joie exceptionnelle, tout simplement, exceptionnelle parce qu’on a gagné, et je pense qu’on l’a mérité, exceptionnelle parce que j’ai vu des personnes de mon staff pleurer, des personnes qui ont le coeur pas uniquement sang, mais sang et or totalement », a ajouté Franck Haise.
« Aujourd’hui, il faut aussi relever le travail de nos dirigeants Arnaud Pouille et Florent Ghisolfi qui, à chaque fois, ramènent des joueurs qui s’adaptent très vite, qui sont très performants, et surtout de très, très bons mecs », a conclu Jean-Louis Leca, en répondant à une question concernant le héros de la soirée, Przemyslaw Frankowski. « C’est ce qui fait peut-être la différence, parce que ce groupe n’est pas une équipe de foot, mais une famille. »
✔ RC Lens - Lille OSC : 1-0 (0-0). Arbitre : M. Millot. 36 512 spectateurs. But : Frankowski (74e).
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J.-B. Allouard – Lens, le 20 septembre 2021