Quentin Jauregui : « Je connais toutes les routes d'ici »
Né à Cambrai, habitant à Liévin, le coureur cycliste professionnel a donné une nouvelle orientation à sa carrière. Entretien.
Après six années passées chez AG2R La Mondiale (désormais AG2R Citroën Team), Quentin Jauregui est arrivé cette année chez B&B Hôtels. Si ce choix peut surprendre, puisque l’équipe pédale un cran en dessous, le coureur nordiste, lui, désormais installé à Liévin, à deux pas du Louvre-Lens, est ravi de cette nouvelle orientation donnée à sa carrière. A bientôt 27 ans, il les fêtera le 22 avril prochain, cet équipier modèle aspire à plus de responsabilités, et espère à nouveau s’imposer sur la ligne.
Avec une gêne au genou actuellement, vous avez dû différer votre reprise, dans quel état d’esprit êtes-vous ?
« J’espère vraiment performer dès ma reprise ! C’est pour ça qu’on la repousse, sachant que je veux être fort direct. De toute façon, les courses ont démarré il y a deux mois, et certains coureurs n’ont pas encore repris à cause de la situation sanitaire. Du coup, je prends mon mal en patience. Ça ne peut pas me faire de mal d’être un peu sur la touche, c’est la première fois. Je vais revenir frais et avec de l’envie. »
Quels sont vos objectifs pour cette saison ?
« Je voulais déjà aller à Paris-Nice, mais c’est passé. Maintenant, je pense aux 4 Jours de Dunkerque, début mai. J’espère reprendre juste avant si tout va bien, vers mi-avril. Il faut d’abord que je retrouve une condition optimale, avant de penser à un objectif. Ceci dit, l’objectif principal de ma saison, c’est aller au Tour de France, et être bon ! On va toujours sur un grand Tour pour gagner une étape. J’y serai aussi pour aider Bryan Coquard dans les sprints. C’est vrai qu’avec Bryan, on a la possibilité de faire Top 10, voire de gagner des étapes. Après, si je peux avoir ma chance de temps en temps... »
Paris-Roubaix, vous y pensiez, mais la course a été finalement reportée ?
« Oui, j’avais demandé à l’équipe de le faire, et on m’avait dit "d’accord". Mais je me suis blessé cet hiver, et c’est un peu plus long que prévu. C’est dommage parce que c’est une course que j’adore. Je connais toutes les routes. Ce n’est pas forcément une course sur laquelle je pourrais faire un résultat, vu mon poids, mais avec le cyclo-cross, c’est vrai que je suis assez habile sur le vélo. En plus, cette classique passe devant chez mes parents, ce sont mes routes d’entraînement depuis toujours. Même quand je ne la fais pas, je vais la voir. Depuis tout petit, je n’ai jamais loupé un Paris-Roubaix ! Avec son récent report, au 3 octobre, je ne sais pas encore si ce sera à mon programme… »
Du coup, les 4 Jours de Dunkerque (du 4 au 9 mai), c’est une course idéale pour reprendre la saison ?
« J’aimerais bien recourir avant. Il y a par exemple le Tour de Turquie (du 11 au 18 avril). Après je fais le maximum pour revenir. Je n’ai pas de vision sur l’avenir. Il faut que je retrouve un genou assez solide pour reprendre, mais c’est vrai que j’aimerais bien y être. Depuis que j’ai emménagé à Liévin, sachant qu’il y a trois étapes dans le secteur, ce serait dommage de rater ça. Il y a aussi une arrivée à Aniche où je m’entraîne régulièrement... Je connais toutes les routes. Les 4 Jours, ce sera la sixième fois. »
Y’a-t-il d’autres courses qui vous tiennent à coeur ?
« Non, à part le Tour de France... Après, moi je n’ai qu’un objectif, tous les ans, c’est le même : gagner des courses ! Je fais du vélo pour ça. C’est la raison pour laquelle je suis allé chez B&B Hôtels. J’ai passé six ans chez AG2R en étant équipier, sans avoir souvent ma chance. J’ai acquis beaucoup d’expérience. De ce côté-là, je remercie l’équipe. Par contre maintenant, je suis à un âge un peu charnière où il faut que je me bouge. »
C’est-à-dire ?
« Entre 27 et 30 ans, pour un cycliste, c’est la meilleure période. J’ai déjà fait cinq grands Tours, trois Vuelta, deux Giro. En plus, les grands Tours, c’est quelque chose que j’affectionne, c’est une ambiance à part. On est un mois avec les mecs à se battre tous les jours, j’aime beaucoup. J’ai vraiment envie de réussir, je m’en sens capable. Jérôme Pineau, le manager, me fait confiance. C’est à moi de lui rendre la pareille, lui montrer que je suis performant en course. En discutant avec lui, je sais que l’équipe participe à des épreuves qui peuvent m’offrir cette possibilité de gagner. Après, à moi de faire le maximum. »
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Propos recueillis par Jean-Baptiste Allouard – Liévin, le 6 avril 2021