Eurasenior, 1er incubateur dédié au grand âge
Silver économie. Ces deux mots reviennent de plus en plus souvent dans les discussions d’élus et de responsables du secteur santé. Alors la « silver économie » c’est tout simplement « l’économie liée au grand âge ».
Le rythme du vieillissement en France s’accélère : on devrait compter environ 20 000 personnes âgées en perte d’autonomie de plus chaque année d’ici 2030. Entre 2030 et 2040, le rythme s’accélèrerait avec une hausse annuelle moyenne de l’ordre de 40 000 personnes. Selon l’Insee, les Hauts-de-France abriteraient 1,6 million de personnes de 65 ans ou plus en 2050, contre 920 000 aujourd’hui. La part des seniors passerait ainsi dans la région de 15% en 2013 à 25% en 2050. Un marché déjà estimé en 2020 en France à 130 milliards d’euros !
Ces chiffres illustrent parfaitement le défi majeur et l’enjeu tout autant de santé publique qu’économique à relever : accompagner les seniors pour qu’ils vieillissent en bonne santé, en repoussant le point de bascule vers la dépendance.
La CUA un acteur engagé
Parce que le vieillissement de la population et l’accompagnement de la population senior constituent des enjeux importants, la Communauté urbaine d’Arras a décidé de soutenir l’implantation d’Eurasenior, premier incubateur Silver économie d’Europe. Porté par Eurasanté, il doit faire émerger des projets inédits et innovants pour un « mieux vieillir ensemble ». L’objectif est « d’accompagner 85 nouveaux projets en silver économie et créer d’ici à quatre ans 25 entreprises » selon Etienne Vervaecke, le DG d’Eurasanté. « Il était important de créer un incubateur spécifique pour accompagner l’innovation dans ce domaine. Ici, à Arras, il y avait un écosystème très favorable avec des entreprises et des élus concernés » a insisté Didier Delmotte, président d’Eurasanté.
En effet, la CUA se concentre sur les problématiques liées au vieillissement de la population avec une véritable volonté d’agir en faveur du bien vieillir. Renforcer les liens entre les habitants, prévenir et lutter contre l’isolement, favoriser le maintien à domicile grâce à la mise en place de solutions, améliorer le bien-être et le bien-vivre des personnes âgées et accompagner les personnes dépendantes. Autant de sujets chers à Frédéric Leturque, président de la CUA et Jean-Marc Devise, président de la CCI Artois, venus ouvrir les différentes tables rondes proposées par les autres partenaires d’Eurasenior (1). Le premier évoqua « une réelle chance d’accueillir Eurasanté, en plein coeur de ville (rue Saint Aubert), cela vient conforter une filière santé véritablement stratégique pour le territoire ». Le second rappela la genèse de ce projet démarré sous le mandat de son prédécesseur, Edouard Magnaval. « Loger Eurasenior, ici, dans l’hôtel Deusy, a du sens ».
C’est dans ce superbe hôtel particulier au style gothique troubadour, construit par Alexandre Grigny, en 1866, qu’Eurasanté va donc développer un incubateur de start-ups, de jeunes pousses, avec comme objectif de trouver des solutions pratiques pour améliorer le confort et la qualité de vie des personnes âgées mais aussi pour les personnes porteuses d’un handicap.
Dix-sept start-ups ont déjà rejoint Eurasenior, dans un programme de formation ou d’accompagnement ou dans un programme d’incubation. On pense notamment à Happy Cocoon (habitat inclusif), Morphée+ (détection de chutes), Connect’Age (jeux multisensoriels), Neoppy (bien-être) ou encore Ma Retraite Parfaite, et qui aide à préparer au mieux sa retraite. « Il ne faut pas attendre qu’il soit trop tard » a commenté son représentant, Stéphane Efoua. Effectivement !
(1) La Région Hauts-de-France, le Département du Pas-de-Calais, l’Université d’Artois, AG2R La Mondiale, Carsat, Crédit Agricole, Malakoff Humanis et Santélys.
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L.M. – Arras, le 2 novembre 2021