Un parcours pour les plus pressés
À Clovis sport organisation, on ne badine pas avec la communication. Après une première présentation d' « A travers les Hauts-de-France », début juillet, les partenaires et élus ont eu droit à une deuxième étape, longue de près de trois heures. Dans les salons de l’Aquarium, à Fresnes, un des sponsors de l’événement UCI 2.2 (soit le 3e niveau mondial), annulé en 2020 et repoussé de mai à septembre cette année, Jean-Charles Dancerelle-Bourlon a présenté son « bébé » aux côtés de Jean-Luc Masson, à l’initiative du Tour de la cité Clovis dans les années 80.
Les deux sont rompus aux longues échappées mais finalement la route est passée vite avec des intermèdes musicaux signés Claire Fossé, régionale de l’étape finale, le dimanche 5 septembre, devant le musée Matisse. Pour le responsable des partenariats, « ce projet commun, porté à bouts de bras par une poignée de bénévoles, nous le devons aux amis qui n’ont pas quitté la caravane malgré la Covid et ses conséquences économiques fâcheuses ».
Julian Alaphilippe présent en 2013
En tête des partenaires, nous retrouvons le groupe Bouttemy, constructeur d’espaces. Faire preuve d’agilité et d’anticipation, c’est ce qu’a fait ces derniers mois l’homme d’affaires arrageois, qui n’oublie jamais sa casquette d’agriculteur, de propriétaire de chevaux et de président d’un club de football de R1 (Arras FA). « Quand on veut, on y arrive » a martelé Didier Bouttemy, heureux d’accueillir le départ de la première étape, le vendredi 3 septembre, sur son site commercial « Promenade de l’Artois », à Duisans. « Ce sera un moment de reconnaissance pour mes commerçants, qui doivent faire face à des loyers, des charges et à une pression fiscale ». Le village départ sera l’occasion – comme le lendemain à Neuville-St-Rémy et le dimanche à Albert – de côtoyer les espoirs du cyclisme mondial.
En 2013, Julian Alaphilippe était parmi les partants, Mads Pedersen, l’année suivante. Qui ne sont, ni plus ni moins, que les deux derniers champions du monde sur route ! On peut rappeler également que le vainqueur 2019, Ethan Hayter, et ses deux dauphins, courent aujourd’hui dans la cour des grands, en World tour. On l’aura compris, cette épreuve à étapes (478 km au total) attire les coureurs de demain, et l’édition 2021 s’offrira vraisemblablement aux plus rapides, le parcours étant tracé pour les plus pressés (beaucoup de sprints intermédiaires et de bonif’ à l’arrivée). Même si quelques secteurs pavés sont répertoriés ici et là, les deuxième et troisième jours, avec notamment le secteur Jean-Stablinski.
Décollage de la base aérienne
Comme le Tour de France, A travers les Hauts-de-France mettent en valeur le territoire. La première étape s’achève dans le petit village de Lagnicourt-Marcel (327 habitants), laissé en ruines à l’issue du conflit de la Première guerre. Inondé récemment, Pas-en-Artois sera traversé à deux reprises, grâce notamment à sa côté répertoriée pour le classement du meilleur grimpeur. « Il faut redonner le sourire à la population et animer nos territoires » évoque le président de CSO. Le samedi, entre Neuville-St-Rémy et Roisel, les coureurs décolleront pour un départ fictif de l’ancienne piste de la base aérienne 103, en phase de devenir le premier parc e-logistique d’Europe (E-Valley). Puis ils iront « découvrir » l’un des joyaux du Département du Nord, l’abbaye de Vaucelles. Enfin, le maillot jaune E-Valley se jouera certainement entre Albert, pays du coquelicot, et Le Cateau-Cambrésis, ville de trésors. Après avoir traversé les terres de la bataille de la Somme, le peloton en découdra devant le musée Matisse. « Une sacrée partie de manivelles est attendue » prédit le patron du plateau, Hervé Dancerelle.
Alors qui pour succéder au dernier vainqueur, le Britannique Hayter, médaillé olympique à Tokyo, comme Walls et Wright, 2e et 3e ? L’organisateur mise sur un duel entre deux équipes, la française Groupama - FDJ et la norvégienne Uno-X Pro cycling. « Sur le papier, Groupama est très fort notamment avec le champion d’Estonie, et les Norgéviens sont de redoutables sprinters ». Bien sûr, les challengers seront nombreux, australiens, américains et autres DSB et Lotto-Soudal. Côté français, on notera la présence de Roubaix-Lille Metropole (passé au travers en 2019), Auber 93, CC Nogent, ou encore les régionaux du VC Saint-Quentin et de Eseg Douai.
Les routes de quatre de nos cinq départements (l’Oise manque à l’appel) vont être animées. 21 équipes, 126 coureurs, un seul vainqueur !
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LM – Arras, le 24 août 2021