Un mirage F1 en pole position
Olivier Taïeb, CEO de Castignac, gestionnaire de E-Valley l’avait annoncé. « L’évènement marque une étape importante dans l’histoire de notre base et célèbre l’héritage du Mirage F1C en tant qu’avion emblématique de l’aviation française ».
Il ne s’est pas trompé l’homme d’affaires qui continue à avoir de l’ambition pour le territoire du Cambrésis, « si touché depuis la décision de fermer cette base de renom il y a 15 ans ». Le Mirage F1C, qui a servi sur la BA 103, orne un des ronds-points du site E-Valley. Prêt à s’envoler de son support, il est là en pole position, « en souvenir de l’histoire ». Au centre d’un site qui a su préserver la tour de contrôle, le bureau du colonel ou encore la chapelle… Mais ce F1, qui reste la propriété de la division Patrimoine & tradition, située à Villacoublay, est là surtout pour rappeler qu’avant d’être la plus grande plateforme logistique d’Europe, le site a d’abord été une base militaire aérienne majeure.
« Cet avion d’arme est le plus beau symbole capable de maintenir vivant le glorieux passé de la BA 103 » a insisté le Général Stéphane Mille, chef d’Etat major de l’Armée de l’air et de l’espace, passé justement « commander intensément cette base entre 1998 et 2000 », accompagné pour l'occasion du dernier commandant de la même 103, Éric Gernez.
Pourtant ce ne fut pas si facile de rapatrier un tel oiseau, ici, à Epinoy-Cambrai. « Pour rappeler aux générations futures les origines militaires du site, il a fallu 3 ans de recherche, 3 ans de patience » raconte Jean-François Destombes devant un parterre d’officiers et d’élus, extrêmement émus face à ce pan de l’histoire de l’aviation française. Alors imaginez si le président de l’association des Anciens de la BA 103 (créée en 2011) avait réussi à ramener le Mirage 2000 n°103…
Affirmer la mémoire de la BA 103
Sortons du rêve pour revenir au F1C n°30, en provenance de Rochefort (Charente-Maritime), où il servait comme matériel d’instruction pour les élèves mécaniciens… « Cet avion, sorti des usines Dassault en 1974, est vraiment représentatif de la BA 103 pour y avoir stationné et évolué évidemment à plusieurs reprises, à l’escadron 1/12 Cambrésis puis par deux fois au 3/12 Cornouailles de Cambrai » détaille Jean-François Destombes. Désormais, il aura à pérenniser la mémoire de la base René-Mouchotte. « Une mission largement dans ses ailes ! » ose l'orateur.
Face à ce Mirage F1C, un « Mur des bâtisseurs » a été inauguré ce même 26 juin avec les noms et le moulage des mains des personnes, officielles ou non, qui ont contribué à la création d’E-Valley. Avec une inscription signée d’Antoine de Saint-Exupéry, évidemment : « Pour ce qui est de l’avenir, il ne s’agit pas de le prévoir, mais de le rendre possible ».
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L.M. – E-Valley, le 10 juillet 2023