Ce qu’il faut déjà savoir sur le port intérieur
Quatre ports intérieurs seront répartis sur les 107 km du canal Seine-Nord Europe, qui reliera l’Oise au canal Dunkerque-Escaut, de Compiègne à Aubencheul-au-Bac, près de Cambrai. Les travaux permettront la réalisation d’un canal à grand gabarit européen, qui permettra d'accueillir des bateaux d’une longueur allant jusque 185 mètres et jusque 11,40 mètres de large, pouvant contenir 4 400 tonnes de marchandises, soit l'équivalent de 220 camions.
Dernièrement, les élus de la Région et des deux agglomérations concernées ainsi que les techniciens des diverses sociétés engagées dans « le projet du siècle » ont invité la population du Cambrésis à une deuxième réunion de concertation sur le port intérieur de Cambrai-Marquion. Première information délivrée par Franck Dhersin, vice-président de la Région en charge des transports : « La mise en service des terminaux portuaires est prévue début 2029, si tout va bien… »
Une artère supplémentaire
Au cours de la première réunion publique, en novembre dernier, les contours du plus important des quatre ports intérieurs jalonnant le canal étaient dévoilés. Les 156 hectares du port de Cambrai-Marquion seront donc implantés sur les communes de Sauchy-Lestrée (112 ha) et Hayencourt (44 ha). La particularité de ce port intérieur est d’occuper les terres de deux départements, le Pas-de-Calais et le Nord, et plus précisément les terres de la communauté d’agglomération de Cambrai et de la communauté de communes d’Osartis-Marquion. « C’est un projet qui a été construit en concertation totale, avec l’emploi comme enjeu majeur. Que de chemin parcouru, que d’énergie déployée, que de victoires obtenues au forceps pour creuser ce canal, véritable artère supplémentaire pour les Hauts-de-France » s’est réjoui Nicolas Siegler.
Connexion avec E-Valley
Le site sera multimodal et desservi par le canal, la route et la voie ferrée. Le quai portuaire sera long de 1000 mètres et le terminal pourra accueillir du vrac, des conteneurs et des colis lourds. Derrière, une zone d’activités est prévue avec des entreprises, de la logistique et des services aux entreprises. Les bâtiments n’excéderont pas plus de 20 mètres de haut tandis que 1000 arbres seront plantés. Pour l’aménagement de ce port le plus au nord du chantier, un ouvrage d’art enjambant le canal est envisagé pour la déviation inévitable de la RD 21. Par ailleurs, une route perpendiculaire à la voie d’accès principale permettra de rejoindre directement le site E-Valley, première bouffée d’oxygène apportée au territoire.
Améliorer la desserte Cambrai-Arras
Des inquiétudes ont toutefois été émises par quelques élus et habitants du secteur. La principale concerne le trafic routier, « avec ces centaines de camions qui traverseront les communes entre Cambrai et Arras, à l’image de celle de Raillencourt-Sainte-Olle » à écouter l’ancien ministre Jacques Legendre. « C’est une chance unique d’améliorer la desserte ferroviaire entre Arras et Cambrai avec cette finalité de bénéficier d’un train direct vers Paris » ont ajouté d’autres. « A-t-on renoncé ? » a demandé l’ancien député-maire de Cambrai. Deux sujets qui seront évoqués lors d’une prochaine concertation publique, a promis Franck Dhersin. Comme l’annonce (définitive ?) du tracé du canal sur le territoire du Cambrésis. « Le plus direct » aurait déjà les faveurs des décideurs, mais chut !
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L.M. – Cambrai, le 30 mars 2022