Sarah M’Barek, une femme de projets
Ancienne joueuse de Montpellier (2001-2005), puis entraîneure du club héraultais (2007-2013) et de Guingamp (2013-2018), Sarah M’Barek s’inscrit dans le temps à travers les aventures qui lui sont proposées. Si l’ancienne milieu de terrain internationale a dû rapidement renoncer à la sélection djiboutienne en début d’année pour des raisons de santé en lien avec la crise sanitaire – plus prudent après une greffe de rein reçue il y a quelques années –, elle a choisi de rebondir fin juillet au RC Lens. Rencontre.
Son arrivée au club
Avant d’arriver à la Gaillette pour prendre en main les destinées de l’équipe lensoise, Sarah M’Barek avait accepté en septembre 2019 le poste de sélectionneur de l’équipe féminine de Djibouti. Une première expérience internationale qui l’a enthousiasmée, malheureusement de courte durée en raison de l’accélération de la pandémie. « Ça s’est arrêté brutalement, et je n’ai pas pu dire au revoir aux gens », regrette la technicienne. « Nous, nous ne sommes que de passage, mais le projet existe toujours, c’est ça le plus important. » Personne à risque à cause de son état de santé, Sarah M’Barek a dû revoir ses plans. « Est arrivé ce contact avec le conseiller du président, qui m’a plu » ajoute-t-elle, « et j’ai poursuivi le dialogue avec la direction lensoise. Cette greffe de rein m’oblige à faire attention, car on a des défenses immunitaires très basses. Mais ça fait déjà 14 ans, donc je vis avec ! »
Son regard sur le développement du foot féminin dans les clubs professionnels
« C’est actuellement le moyen le plus adapté pour développer rapidement une section féminine vers le haut niveau ! » Pour l’ex-joueuse montpelliéraine, dans un club professionnel, il y a un modèle en place, et c’est plus facile dès lors de développer la structure féminine. « C’est déjà ce qu’avait voulu Aymé Jacquet avec son plan de développement entre 2000 et 2004, et même si ça n’avait pas abouti à une véritable obligation, ça avait fait bouger les choses », rappelle Sarah M’Barek, citant en exemple le club de Montpellier qui avait tout de suite créé sa section féminine. « Louis Nicollin a été pour moi la première personne qui a cru au football féminin », développe- t-elle. « Ça restera la personne qui m’a permis de vivre de ma passion et de vivre une carrière professionnelle.» Qui lui a permis aussi de faire ses débuts sur un banc d’entraîneur sans réelle expérience. « Je lui suis redevable, lui, la famille Nicollin et le club de Montpellier », conclut-elle sur le sujet.
Sa reconversion
Ses problèmes de santé ont précipité sa vocation. Dès l’âge de 28 ans, Sarah M’Barek est propulsée entraîneure de Montpellier. « Mais j’ai toujours eu en moi cette envie de transmettre, j’ai toujours eu une âme de leader », confesse-t-elle. En 2017, elle a été reçue au Diplôme d’entraîneur professionnel de football (DEPF) aux côtés notamment de Pascal Dupraz, Sylvain Ripoll ou encore Fabien Mercadal. Au Racing, cette dernière entend développer le projet le plus loin possible. Faire monter l’équipe en D1, et voir d’ici cinq ans une ou deux joueuses issues du centre de formation intégrer le onze de départ, « ce serait génial », selon ses propres mots.
Le premier derby féminin entre le RC Lens et le LOSC
« Avant d’arriver à Lens, je connaissais déjà cette ambiance et cette rivalité qui existent chez les garçons, explique Sarah M’Barek. Je l’ai connue personnellement avec Montpellier face à Nîmes, même si je trouve qu’en féminines, c’est moins exacerbé. » En discutant avec les autres éducateurs du club, celle-ci s’est tout de même rendu compte que faire un résultat contre les Lilloises était « vital », comme elle dit. « Pour les filles, les battre, les massacrer même (rires), c’est une source de motivation, notamment pour celles présentes depuis plusieurs années. Ça en fait un match à part, et je vais m’appuyer là-dessus. »
✔ RC Lens (8e, 6pts) - Lille OSC (4e, 13pts), samedi 31 octobre, à 17 h.
Stade Degouve-Brabant, à Arras, à huis clos.
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LM – RC Lens, le 27 octobre 2020