Mag Cambrai - Caudry - Le Cateau N°12

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Futur Top Chef ?

Sébastien Renard, 27 ans, est un jeune chef formé au lycée hôtelier du Touquet, qui a fourbi ses armes notamment aux côtés d’Alain Ducasse, au Meurice à Paris, ou encore de Marc Meurin, au Château de Beaulieu à Busnes, dans le Pas-de-Calais. Depuis le 16 février, le Caudrésien, inscrit à son insu par deux collègues, a intégré la saison 13 de Top Chef sur M6, et a fait le choix, lors du premier épisode, de rejoindre la brigade de Philippe Etchebest. Avec l’ambition de faire aussi bien que son ami Camille Delcroix, lauréat de cette même émission en 2018.

Vous êtes passé par de belles maisons, vous auriez pu poursuivre votre parcours de manière classique, mais vous avez choisi de sortir de votre confort, et de participer à Top Chef, pourquoi ? Et peut-on parler de prise de risque ?

« C’est drôle, parce que je ne l’ai pas vu comme une prise de risque, mais plutôt comme un challenge à relever, et la possibilité de rencontrer de belles personnes. En participant à cette aventure, je me suis demandé comment je pouvais encore grandir, parce qu’on fait un métier où on apprend tous les jours. C’est cette notion d’apprentissage qui m’a motivé. Et puis c’est peut-être aussi l’envie de pouvoir concrétiser par la suite des rêves. Je sais que j’aimerais un jour ouvrir mon propre restaurant. Cette médiatisation peut être bénéfique dans ce sens-là. »

Comment gère-t-on la pression sur le plateau de télévision ? Est-elle différente de celle qu’on peut ressentir en cuisines au quotidien ?

« Cuisine et télévision sont deux univers qui ne sont pas, à l’évidence, complémentaires. Là, il faut trouver le trait d’union entre les deux pour que ça le devienne. Quand on travaille dans un deux étoiles, il faut de la rigueur, les clients veulent un service en adéquation. Là, comme on est à la télé, il faut en plus parler de soi, de ce qu’on est en train de faire, de ce qu’on pense des autres… Il faut tout verbaliser. Lors des premiers épisodes, ça ne se voit peut-être pas, mais je suis hyper stressé. Les caméras, les millions de téléspectateurs… »

Et avec Philippe Etchebest, votre chef de brigade ?

« Là, il faut faire à manger pour un jury très pointu qui vous juge. C’est une pression différente d’un restaurant, parce que c’est un concours de cuisine, et les quatre chefs de brigade – Philippe Etchebest, Hélène Darroze, Paul Pairet et Glenn Viel – veulent tous gagner. Du coup, ils mettent la pression. Après, dans notre brigade, il y a une belle ambiance, et nous sommes très soudés. Déjà, on est deux mecs du Nord, puisque je suis avec Mickaël Braure, qui vient d’Ennevelin – où ce dernier tient son restaurant, le Witloof (endive en flamand) –, et Pascal Barandoni qui a gagné Objectif Top Chef, et qui est très, très bon aussi. »

Comment perçoit-on la critique, les conseils de son chef ? Parce que vous n’êtes pas novice non plus dans le métier… Y’a-t-il parfois débat ?

« Non, j’ai été élevé avec le respect de la hiérarchie, donc c’est "Oui, d’accord !". Ça permet d’évoluer aussi, car la critique est vue de son regard de col bleu, blanc, rouge (Meilleur ouvrier de France). Il faut savoir se remettre en question. Ce qui est compliqué dans Top Chef, c’est trouver la bonne définition de ce qu’on fait, parce que les chefs invités dans le jury n’attendent pas la même chose, la même cuisine, la même surprise. »

Mais vous êtes quand même un peu briefé en amont…

« Non parce qu’avant chaque épreuve, on est dans les coursives, et notre chef de brigade, lui non plus ne sait pas qui constitue le jury au début de l’émission. »

Est-ce que à certains moments, quand on est sur son plan de travail, on oublie la présence des caméras de télévision ?

« Oui ! Sur chaque épreuve que je dispute, je suis suivi par un journaliste, et en ce qui me concerne, je prends le parti de l’emmener avec moi, comme si on ne fait qu’un, et il se retrouve dans ma bulle. Puis j’ai beaucoup de chance, car j’ai toujours un super contact avec les journalistes qui m’accompagnent. En verbalisant ce que je fais, j’ai même parfois l’impression de donner un cours de cuisine. Après, on a toujours dans un coin de la tête qu’on fait de la télé, les caméras bougent, il y du bruit… »

✔ Top Chef, tous les mercredis sur M6, à partir de 21h10.

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J.-B. A. – Cambrai, le 2 mars 2022