Une maquette de Notre-Dame de Paris au Musée des Beaux-Arts
Mardi 1er septembre – Arras
Ancien collaborateur du cabinet de la Maire de Paris, Alain Bessaha fut également directeur du cabinet du Préfet du Pas-de-Calais de 2017 à 2020. Amateur d’art, il est tombé sous le charme des richesses culturelles et patrimoniales du territoire.
Collectionnant les objets ayant trait à la lumière, Alain Bessaha a l’occasion, lors d’une vente, d’acquérir une maquette de la Cathédrale Notre-Dame de Paris, réduction unique de l’édifice le plus célèbre du patrimoine français. Fort de son attachement au Musée des Beaux-Arts d’Arras et, en particulier à la salle des Mays de Notre-Dame de Paris, fleuron du musée, ce lieu spectaculaire et unique rappelant en effet les liens forts unissant Arras à Paris, il a décidé de déposer cet objet pour quelques années. Les visiteurs pourront ainsi apprécier cette maquette permettant de mieux comprendre le lien entre les Mays et Notre-Dame, entre Arras et Paris.
À cette occasion, Frédéric Leturque, maire d’Arras, et Marie-Lys Marguerite, directrice du Musée, n’ont pas caché leur satisfaction d’accueillir cette reproduction en verre opalescent datant du 20e siècle qui permet de percevoir le volume exceptionnel de la cathédrale parisienne.
Histoire de la salle des Mays
Les « Mays » sont des toiles de grandes dimensions (4m x 3m) ayant été commandées régulièrement de 1630 à 1707, par la Corporation des orfèvres parisiens pour les offrir le 1er mai à leur cathédrale en l’honneur de la Vierge Marie, dans le cadre d’une fête religieuse grandiose. Les oeuvres illustrent des scènes du Nouveau Testament.
Lorsque la confrérie disparait en 1708, 73 Mays sont recensés. Tous saisis à la Révolution et rassemblés au Louvre, un certain nombre de ces oeuvres ont disparu, dont 13 revenues à Notre-Dame et 7 exposées au Musée d’Arras. La présence de ces oeuvres à Arras est le symbole de la résilience de la Ville. Entre le 5 et le 6 juillet 1915, la cathédrale d’Arras s’enflamme sous le feu des batteries allemandes. Il faudra attendre les années 1930 pour que le musée rouvre partiellement. En 1938, sous l’impulsion du conservateur du Louvre René Huyghe, arrageois d’origine, le Louvre dépose au Musée des Beaux-Arts d’Arras 14 « Mays » de Notre-Dame de Paris, complété par les cartons de la tenture du choeur de Notre-Dame, réalisés par Champaigne et Poerson. Ce dépôt est une forme de réparation, de compensation, de consolation pour Arras et le signe de la solidarité nationale. Donner à voir les illustres tableaux de la cathédrale parisienne à Arras vise en effet à doper la fréquentation et la renommée du musée. De fait, le Musée des Beaux-Arts d’Arras est connu dans le monde entier comme l’un des musées conservant le plus exceptionnel ensemble de peinture religieuse des 17 et 18e siècles français.
En 1998, la municipalité d’Arras a choisi de consacrer une nouvelle salle à cet ensemble : la célèbre « Salle des Mays », nef de près de 300 m2 sur près de 8m de hauteur, baignée dans une ambiance ocre et couronnée d’une verrière qui évoque sans la copier l’ambiance lumineuse de la nef de Notre-Dame de Paris.
Découvrez l'ensemble du contenu de notre magazine en cliquant ici.
GB – Arras, le 1er septembre 2020