Mag Péronne N°5

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Ce qu’il faut déjà savoir sur le port intérieur

Quatre ports intérieurs seront répartis sur les 107 km du canal Seine-Nord Europe, qui reliera l’Oise au canal Dunkerque-Escaut, de Compiègne à Aubencheul-au-Bac, près de Cambrai. Les travaux permettront la réalisation d’un canal à grand gabarit européen, qui permettra d'accueillir des bateaux d’une longueur allant jusque 185 mètres et jusque 11,40 mètres de large, pouvant contenir 4 400 tonnes de marchandises, soit l'équivalent de 220 camions.

Dernièrement, les élus de la Région et de la communauté de communes de Haute-Somme ainsi que les techniciens des diverses sociétés engagées dans « le projet du siècle » ont invité habitants et acteurs locaux à une deuxième réunion de concertation sur le port intérieur de Péronne. Histoire de présenter les plans d’aménagement et d’exposer une première approche de l’impact environnemental. Première information délivrée par Franck Dhersin, vice-président de la Région en charge des transports : « La mise en service des terminaux portuaires est prévue début 2029, si tout va bien… 2029, c’est court et c’est long ! »

Un quai de 400 m

Au cours de la première réunion publique, en octobre dernier, les contours du port intérieur de Péronne, aménagé sur 41 hectares au sud de la ville, étaient dévoilés. En connexion avec la zone industrielle de la Chapelette, le port est situé à proximité de la friche Flodor. Avec un quai de 400 mètres de long qui recevra du vrac, des conteneurs et des colis lourds, il constituera le point central du canal, à mi-chemin des 107 km. Cette position lui permettra d’ailleurs d’accueillir le centre de maintenance avec environ 50 emplois prévus. « Un juste retour des choses, pour Éric François, puisque les ateliers de Péronne dans les années 60 produisaient pour le canal du Nord ».

Autre élément important aux yeux des élus locaux, l’insertion territoriale du port, à proximité de Péronne et Barleux, et donc de l’A1 et de la ligne TGV. « Les ports intérieurs seront au service du territoire et constitueront des opportunités d’implantations d’entreprises avec également des valorisations en termes de tourisme et loisirs » a expliqué Franck Dhersin avant d’évoquer la relance de la profession de batelier et la mise en place de chantiers de constructions de bateaux. A Péronne, 70000 m² de bâtiments seront adossés au terminal portuaire, notamment pour des plateformes logistiques. Au niveau de l’emploi, le terminal devrait accueillir une dizaine de salariés et le centre de maintenance entre 20 et 30.

Transition écologique

Construits selon des principes de Haute Qualité Environnementale, ces ports intérieurs bénéficieront aux principales filières utilisatrices du transport fluvial (céréales, agro-industries, matériaux de construction et granulats, conteneurs, chimie et déchets). Ils participeront en outre à la transition écologique du transport de marchandises, en reportant une part importante de ce transport de la route vers le fluvial. Ils participeront au développement de « l’hinterland » (arrière-pays) fluvial européen, en proposant de véritables bases arrière pour des ports maritimes du réseau central européen.

Des inquiétudes ont toutefois été émises par quelques élus et habitants. La principale concerne le trafic routier, engendré par le port et ses activités annexes, « avec ces centaines de camions qui traverseront nos communes » regrettent quelques maires. Un sujet qui sera évoqué lors d’une prochaine concertation publique, a promis Franck Dhersin. Comme l’annonce (définitive ?) du tracé du canal sur le territoire. « Le plus direct » aurait déjà les faveurs des décideurs, mais chut !

✔ Les enquêtes publiques pour les ports intérieurs s’achèveront en 2023. Toutes les études et procédures pour les 4 ports sont censées prendre fin au premier trimestre 2024.

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L.M. – Péronne, le 31 mars 2022